συνέντευξη - entretien

10/12/2007

Le très ancien métier des camelots

Jadis, dans les foires de plein air, survenaient toutes les merveilles du monde. Du haut des gouffres s'envolaient tous les brûlés, et ils ramenaient fioles troubles, mystérieuses préparations meurtrières, dents ou chaînes qu'avaient perdues les fous en sautant dans la grande faille, et des montres avec les habituelles représentations : femmes en habits blêmes, maniaques, possédés.

Ils récitaient pourtant aussi des litanies mélodieuses, dans une langue plutôt indéchiffrable et austère, comme un texte irrémédiablement corrompu toujours prêt à retentir et qui toujours fléchit. Comme croasse un chien ailé, un matin infranchissable, sa bouche baille haut et il se vide de son sang.

in "Histoires à engloutir en profondeur", 1983, Kedros.

Traduction Marie-Laure Coulmin Koutsaftis.